Le temps d'émeutes
Auteur : Anti
Zine : Rafale #14

                                                                     

Une fois n'est pas coutume dans Rafale, on va parler de manifs, mouvements, 
émeutes bref du sport national Français mais pour lequel ils auraient des 
leçon à prendre des voisins.
Tout ce qui se reporte à l'organisation d'une manif' avait été abordé par 
Cranefly et SddV (Rafale #1) et pour organiser un mouvement on peut se reporter 
à l'article de Thomas Schelling, toujours dans Rafale, l'épisode #13.
Ici on parlera uniquement de comment participer au bordel ambiant lors d'une 
émeute et particulièrement de comment résister aux flics. Pas de débat 
violence/non violence ou « un bon flic est-il un flic mort ? ». Juste une 
précision en guise d'introduction : un flic est un(e) homme/femme (rarement 
les deux en même temps) comme vous et moi, il a juste un métier de merde 
(particulièrement les anti-émeutes) et une tendance souvent inquiétante à 
obéir aux ordres sans réfléchir (particulièrement les anti-émeutes également), 
je n'invente rien, l'aveu vient de l'un d'eux. Malgré ça il faut garder en 
tête que ce n'est pas le flic en tant qu'individu qu'il faut viser, mais ce 
qu'il protége : par exemple un bâtiment pendant une manif et l'ordre établi en 
général.
Parfois aussi on se retrouve contre eux en voulant défendre un lieu ou un 
mouvement d'opposition, là aussi le but n'est pas de casser du flics, mais de 
les empêcher de mener à bien leur mission de répression.

Pour commencer, il s'agit de savoir comment « fonctionnent » les flics et donc 
comment les rendre « hors fonction » :
Le principal avantage du flics anti-émeutes vient de son équipement 
(protections, tonfa, et toute leurs panoplies d'armes soit disant non-létales); 
sans tout ça c'est juste un mec à poil. L'avantage (pour nous) c'est que cet 
équipement a un poids, plus ou moins 20kilos, il s'agit donc d'en tirer 
profit. Tout ce qui fait faire un effort à un flic est bon à prendre, vu 
qu'à chaque fois qu'il devra courir, sauter, déplacer des objets, se relever 
il se fatiguera beaucoup plus vite que vous.
On peut également accentuer cette fatigue en les harcélant avec des 
projectiles, en leur balançant des substances malodorantes (laissez parler 
votre imagination pour trouver les pires) ou, plus radicalement, en foutant le 
feu un peu partout pour faire monter la température du lieu.
Lors de la charge policière, inutile de courir comme un dératé le plus vite et 
le plus loin possible, les anti-émeutes, à cause de leur matériel, ne font pas 
de marathon, ils ont plutot tendance à progresser par « bond offensif », en 
gazant à tour de bras entre les courses. Reculer juste ce qu'il faut en 
évitant de participer à la dispersion du « front » de la manifestation. A 
proscrire également les springs dans les nuages de lacrymos.

Une autre chose à garder à l'esprit c'est que contrairement à ce qu'on imagine 
souvent, leurs munitions ne sont pas illimitées, il est arrivé de nombreuses 
fois qu'ils se retrouvent à cours de munitions (principalement les grenades 
lacrymogénes), mais bien évidement on ne l'apprend qu'après. Donc réussir à 
savoir quand ils commencent à manquer peut être un formidable atout 
principalement lors d'affrontements qu'on attendait pas, ou si ils durent 
plusieurs jours.

Un autre avantage qu'ils ont est leur réseau de communication, pour savoir où 
envoyer des hommes, d'où ils peuvent en retirer, et aussi leurs indics qui 
leur diront ou est l'émeute, de quoi elle est constituée, ce qu'elle fait, 
etc...
Enrayer ce réseau c'est saboter leur organisation, pour cela on peut : 
détruire tout le matériel radios de la police qui nous tombe sous la mains (ou 
s'en servir contre eux), attaquer les postes de commandement pour les empécher 
de s'organiser calmement ou détruire leur alimentation électrique.
Pirater la radio de la police semble étre réalisable aussi, vu que certains 
ont été arrété pour ça, mais il faut avoir les connaissances.

Un derniers détail important : les flics ont besoin de savoir ce que VOUS 
faites pour savoir quoi faire, c'est à dire pour pas mobiliser 3 compagnies 
pour 10 gamins qui renversent les poubelles ou à l'inverse pas envoyer 2 flics 
en civil interpeler au beau milieu d'un black bloc. Tous les moyens sont donc 
bons pour les empécher de savoir ce que vous faites ou ce que vous allez 
faire. Pour ça on peut utiliser des fumigènes en masse, virer les flics en 
civils et les indics du cortége et toujours rester mobile et discret sur vos 
intentions pour qu'ils ne puissent pas les anticiper.
On peut également, dans le cas d'une émeute prévue d'avance faire courir des 
rumeurs pour occuper les flics là ou vous ne serez pas, les tromper sur les 
cibles de l'émeute ou leur faire croire à des choses qui n'existent pas. La il 
s'agit de bien préparer ce qui sera dit, choisir les bonnes personnes pour 
répandre la rumeur (les copains un peu grande gueule, des gens qu'on 
soupçonne d'étre des indics ou carrément des journalistes) ensuite la laisser 
être répétée, amplifiée, bref laisser vivre sa vie de rumeur.

Voilà pour les flics, maintenant on va parler de nous.

On ne va pas en émeute comme on va à une manif traditionnelle, il y à 
plusieurs éléments impératifs pour pouvoir être prêt au moment voulu, être 
actif et utile pendant l'émeute et aussi pour repartir tranquillement une fois 
que tout est fini (ce qui est toujours plus agréable qu'une garde à vue, ou 
pire un passage au tribunal).
Evitez notament de vous rendre seul sur les lieux, pendant l'affrontement il 
est impératif de pouvoir compter sur des personnes de confiance pour vous 
épauler.

Premièrement il faut connaître les lieux, pour cela faire un repèrage à 
l'avance est souvent indispensable, baladez vous en voiture et surtout à 
pieds, sur les mains, dans les rues, ruelles, dans les terrains privés, sur 
les toits, dans les tunnels ou les égouts, il faut connaître les voies d'accès 
pour savoir par ou arriveront les flics et par ou fuir en cas de besoin.
Si vous venez juste pour le temps d'un événement, vous ne connaitrez pas la 
ville aussi bien que les flics locaux donc arrangez vous pour connaître des 
choses qu'ils ignorent. Essayer de rencontrer des gens du coins aussi ils ont 
surement des conseils à vous donner.


Deuxièmement, il faut être un minimum préparé physiquement, une émeute ne 
finit pas à 5h pile pour que vous puissiez rentrer avec le bus : il faut donc 
être bien reposé et avoir mangé correctement la veille, pourquoi pas avoir 
fait un peu de sport  les mois précédents (pas forcément de la boxe ou de 
l'haltérophilie, la course c'est bien plus utile). Prévoir de quoi se nourrir 
et s'hydrater sur place est aussi très important, ainsi qu'un nécessaire de 
premiers soins, pour vous et les autres avec du bandage, des pansements, du 
désinfectant, du sérum physiologique ou mieux du Maalox dilué à 50% dans le 
l'eau à appliquer sur la peau et les yeux. En quelques secondes les effets 
disparaissent quasiment, même ceux des gaz « au poivre » (on à juste une 
gueule de con avec de grandes trainés blanches sur le visage quand le mélange 
sèche).
Pour se protéger des lacrymos il faut également prévoir d'enlever ses 
lentilles de contact si on en a, ne pas s'enduire de crème ou de quoi que ce 
soit de gras, il est même conseiller de se laver le corps et les vêtements 
avec du savon pour empêcher le gaz de se fixer sur les corps gras.
Un foulard imbibé de vinaigre ou de citron aide à respirer.
Concernant la consommation d'alcool ou de drogue, « un ptit coup pour se 
donner du courage » n'est pas forcément un mauvaise idée, mais c'est loin d'en 
être une bonne non plus, il faut garder en tête que l'émeute demande d'être en 
possession de ses moyens physiques et intellectuels, sans parler du risque de 
se faire chopper avec des substances illicites en plus de la participation à 
l'émeute.

En troisième point dont on va parler est l'équipement qu'il peut être nécessaire 
d'amener pour se rendre utile, je zappe volontairement tout ce qui est 
cocktails molotov, barres de fer, missiles sol-sol, qui sont déjà bien connus, 
pour parler d'armes plus « tactiques » et moins connues, qui auront l'avantage 
de surprendre les flics.

La grande partie de ces armes est issue de l'antiquité, pour leur simplicité, 
le fait qu'on puisse les fabriquer facilement et sans investissement et 
qu'elles puissent être amenées sur le lieu de l'émeute sans trop attirer 
l'attention.
N'hésitez pas à faire une recherche sur internet pour en comprendre le 
fonctionnement.

¤ La fronde : zéro encombrement, on peut en faire de trés discrètes en tissus 
et les glisser derrière une ceinture pour passer les contrôles. Le soucis 
vient du maniement qui n'est pas aisé au début, il faut donc s'entrainer 
quelques mois à l'avance. Idéal pour tirer à TRES longue distance et avec un 
puissance qu'on ne soupçonne pas.
    
¤ Les bolas : à ne pas confondre avec celles pour jongler, ici on parle de 
celle pour capturer les chevaux. zéro encombrement, trés discret en passant un 
contrôle, on peut même se contenter d'amener une longue ficelle et en 
fabriquer plusieurs sur place avec ce qui tombe sous la mains (cailloux, bout 
de bois ou de ferraille, pommes de pins tout ce qu'il faut c'est un peu de 
poids). Un petit entrainement est neccessaire, mais après quelques essais ça 
se manie convenablement. En nombre ça peut être parfait pour stopper ou 
ralentir une charge, ça a surtout l'avantage d'immobiliser les flics qui 
devront les déméler et se relever, et donc se fatiguer.

¤ Le lance pierre : pas trop encombrant, un must du point de vue de la facilté 
de prise en main, il faut prévoir des projectiles ou en fabriquer sur place 
et faire gaffe a pas se faire chopper avec en venant sur le lieux de l'action. 
Je le considére plutot comme un outil pour dégommer des caméras ou des cible 
qu'ont ne peut pas atteindre autrement, vu que je doute de son efficacité sur 
un bouclier ou un casque.

¤ L'arc : Alors ça fait sourire au début, mais ça peut étre quelques chose de 
redoutable, on améne les différents éléments et on le monte sur place, on peut 
foutre autre chose que des pointes au bouts des fléches (tissus enduits de 
peinture, des grapins relié a des cordes pour arracher les grilles anti-émeute 
des véhicules, ...). Bref on matte Robin des Bois et on adapte.

¤ Les lances (sarisses) : Pas forcément pour embrocher les flics, même si le 
fait qu'il en aient peur peut être un atout, du moment qu'elles sont plus 
longues que leurs matraque ça peut permettre de les garder à distance. On peut 
pousser le vice en mettant un noeud coulant au bout, et essayer de pécher un 
casque, un tonfa, etc.... 

¤ Le fléau (une sorte de nunchaku avec un des deux « manches » plus long) est 
interressant dans le sens ou il fait perdre aux flics l'avantage de leur 
tonfa, qu'ils utilisent comme arme offensive et défensive, si vous les frappez 
avec ils auront le choix entre parer le « petit manche » et se prendre 
l'extrêmité du gros dans la gueule, ou parer le « long manche » et se prendre 
le petit sur le crane. La aussi on peut se contenter d'amener de la ficelle et 
de les fabriquer avec ce qu'on trouve sur place. 

¤ Tout ce qui est de l'ordre des pétards, fumigénes et feux d'artifices du 
moment qu'ont peut les envoyer sur les flics est bon à prendre, le risque 
étant de se faire chopper avec en se rendant sur les lieux, il faut bien les 
cacher sur soi. On ne les utilise que quand on est en première ligne, se 
serait bête de blesser les collègues.

Si on a rien de tout ça, en cas de contact entre la foule de l'émeute et les 
forces de police et qu'on n'a aucune arme disponible il ne faut pas forcement 
chercher à frapper les flics, plutot essayer d'aggriper leurs casque, 
matraques, boucliers, etc.... en sachant qu'ils auront tendance à éviter de 
rester trop longtemps au contact d'une foule armée.
Tout au long de l'émeute il faut barrer les routes avec tout ce qui vous tombe 
sous la main (voitures, poubelles, banc, arbre, barrières) pour empêcher des 
flics de se déplacer rapidement.
Repérer et expulser les indics et les flics en civils, se méfier des 
journalistes qui risque de prendre des visages en photo.
Si l'émeute a lieu en ville, inutile de tout détruire sur votre passage 
notament car elles ont souvent lieux dans des quartiers « pauvres », ciblez 
vos attaques sans nuire au gens qui vivent là, ils vous en seront 
reconnaissant et peuvent vous être d'un grand secours si il n'ont pas de 
raison de vous en vouloir.


Tout le matériel doit être détruit, ou jeté sur place au moment de la 
dispersion pour éviter de se faire embarquer avec en rentrant.
Pendant l'émeute on prend soin d'avoir constament le visage caché, des 
vêtements discrets ou mieux des rechanges pour s'en aller, une fois l'émeute 
finie personne ne doit soupçonner que vous y avez participé.
On se nettoie la gueule le plus vite possible si elle est pleine de Maalox, on 
dissimule les blessures si on en a et on quitte rapidement les lieux.

Un dernier point concernant les lacrymos, c'est un détail mais comme c'est à 
quoi on à le plus affaire mieux vaut bien les connaître : il en existe 
plusieurs sortes, les « normaux », on va dire, ça pique les yeux, bloque les 
voies respiratoire mais dès qu'on est plus exposé les effet disparaissent 
relativement vite.
Plus vicieux, il y à les gazs au poivre, ça s'infiltre partout (même derrière 
des masque de plongés), s'imprègne dans la peau pour ressortir petit à petit 
dans les heures qui suivent (essayez de manger avec les doigts aprés en avoir 
reçu, votre plat sera délicieusement épicé). Ceux-là aveuglent complétement, 
sont à la limite de vous empécher de respirer et pique la peau. La meilleure 
solution reste le Maalox, surtout pas d'eau qui ne ferait qu'empirer les 
choses, ou alors en très, très grande quantité mais ça arrache vraiment la 
gueule. Le sérum physiologique est utile aussi, mais plutot après l'émeute, 
quand on est hors de dangers car l'effet n'est pas radical et pas très rapide.
Ces gaz existe sous formes de grenades que les flics tirent avec un lanceur, 
ou à la main. Quand elles atterissent virer les avec les pieds le plus loin 
possible ou dans des bouches d'égout. Si on peut, on les fout dans l'eau (ou 
on fout de l'eau dessus) et aussi sous forme de gel que les flics envoient 
avec des sprays, ça n'enfume pas une rue mais un jet en plein visage est 
encore plus désagréable.

Finalement cet article est un peu comme une émeute, j'aurai beau essayer de 
l'avoir organisé, sur la fin c'est toujours le bordel, il me reste à vous 
conseiller quelques lectures, les articles des Rafale mentionnés au début, 
ainsi que l'excellent « la randonnée est un art de vivre » qu'il faut trouver 
sur internet, les sites de la police et de la gendarmerie, essayez de 
visionner des vidéos d'émeutes, d'entrainements de flics aussi (au maintient 
de l'ordre et au combat).

« Il n'y a plus de mouvements, de luttes, de valeurs ou de politique ; c'est 
de la légitime défense, c'est ça ou ils nous tueront».


				Anti.