[Feedback] PMR 446 Auteur : Gutek Zine : Rafale #16 Sur le forum NewFFR, un membre a posé la question suivante au sujet du texte "PMR 446" du Rafale #15 : Faut-il envisager un gain de puissance pour atteindre l'objectif des 30 kilomètres si l'antenne ni suffit pas ? Si oui comment ? Voici la réponse de Gutek sur ce même forum, réponse qu'il nous a parut intéressant de publier en annexe & feedback de ce texte : 30Km avec un pmr446, ça va pas être possible en omni dans le vrai monde de la réalité : on est quand même à 0.5W et si cette norme et cette puissance imposée dans la plupart des pays (on trouve des 1W en Asie) permettent que la plage soit publique et libre c'est justement parce que la portée de liaison radio maximum est relativement courte et ne risque pas d'interférer avec d'autres systèmes. En général le produit promet un (optimiste) 8Km maxi, disons que c'est de la théorie sur un billard sans masques avec un sol arable d'une résistance idéale. En pratique dans de vraies conditions à la campagne on dépassera difficilement les 2500 - 3000m, moins en ville. Une bonne antenne permet un gain substantiel en portée radio mais de là à multiplier par 10, ça ne va pas être possible. Pourquoi un plan de sol ? ------------------------- Néanmoins ce montage est efficace, mais il faut déjà comprendre pourquoi : ce n'est pas tant qu'il permet une meilleure réception, c'est surtout et avant tout qu'il permet pour l'émetteur d'avoir un meilleur rendement. en gros, c'est pas le récepteur qui reçoit mieux, c'est l'émetteur qui émet mieux. Pour toute antenne verticale (c'est à dire quelle que soit la gamme de fréquence), le plan de sol est primordial. Lors du passage de la puissance d'émission de l'étage émetteur (la carte) à l'antenne, il y a une perte. C'est la physique de ce pauvre monde imparfait : toute transmission de puissance d'un élément à un autre signifie forcément une perte (souvent de la chaleur). Quand on considère un brin d'antenne vertical, la puissance générée pour l'émission est en définitive répartie dans deux éléments à la résistance différente : l'antenne (dont on choisi la matière pour être la moins résistante possible, du cuivre par exemple), et le sol. Selon sa qualité (rocaille ou terre arable sur une bonne épaisseur), on va avoir une résistance (et donc une déperdition) plus ou moins forte mais de toutes façons par nature conséquente. Le plan de sol est là pour palier à ce problème. Composition ----------- Ce plan de sol est composé de brins conducteurs qu'on appelle parfois "radians". Je relève à ce stade une première erreur dans l'article : le nombre de radians doit être pair car le plan de sol doit être symétrique. Si il ne l'est pas, le plan de sol modifie le diagramme de rayonnement de l'antenne. Ce diagramme, imaginez le comme le dessin du rayonnement de l'antenne. Pour cette application, imaginons-le vu par le dessus : c'est une antenne omnidirectionnelle, il est donc de forme plus ou moins circulaire. Or, si le nombre de rbins est impaire, l'antenne devient directive : son diagramme n'est plus un cercle, mais un (ou des) lobes, dans la (ou les) directions d'émission, ce qui veut dire qu'ilk faudra pour recevoir se trouver dans la bonne direction du lobe de l'émetteur. Avec trois brins dans le plan de sol comme sur l'article, on obtient trois lobes directionnels à 60, 180 et 240° : en gros et vue de dessus, un trèfle. Alors bien sûr, à une distance suffisante ces lobes se recoupent suffisament pour qu'on ait l'impression d'une émission omnidirectionnelle. Mais lorsqu'on se rapproche, l'émetteur entre alors dans l'une des trois "zones d'ombre". Le plan de sol idéal (théorique) est composé de 120 radians pour une antenne 1/4 ondes: à ce stade (impossible en pratique, je l'accorde) on considère avoir un rendement proche de 100% Heureusement à 16 radians on a quelque chose de très correct avoisinnant les 95- 98%, et on gagne difficilement car plus loin il faut ajouter beaucoup de radians (une centaine). Augmenter la puissance de l'émetteur ------------------------------------ C'est possible, mais très compliqué : ça nécessite une refonte quasi complète de l'électronique de l'émetteur. En fait il existe une autre perte physique à l'émission, le SWR (static wave ratio, taux d'ondes stationnaires). Lors du passage de la puissance d'émission à l'antenne, une grande partie est rayonnée mais une partie est renvoyée à l'étage d'émission un peu comme un miroir. Ce principe physique touche tous les émetteurs radio. Par conception, ce SWR est pris en compte : on tente de le minimiser avec les matériaux et l'antenne adaptée, mais surtout de protéger l'étage d'émission du risque qu'il court à reçevoir ce "retour de flamme" dans la figure. Alors bien sûr dans ce genre d'émetteur (pmr446) les puissances mises en oeuvre ne sont pas énormes, mais d'un autre coté l'appareil en lui même reste de la construction "low cost" qui est suffisament fragile pour être rapidement déteriorée si on modifie sa puissance d'émission. Et pour atteindre une liaison exploitable à 30Km dans la réalité à cette fréquence il faut imaginer passer dans quelque chose aux alentours de 40-50W, c'est à dire 100 fois plus puissant. Quelques liens : http://f6iie.free.fr/bidouilles_contrepoids.html http://f5ad.free.fr/ANT-QSP_F5AD_Verticale_et_plan_de_sol.htm